Le PDG d’Honda ne croit pas aux voitures à hydrogène de Toyota


Toyota mise de plus en plus sur les voitures à hydrogène, une position opposée à celle de son voisin Honda.

Dans le monde de l’automobile, que ce soit en compétition ou dans les affaires, le pire ennemi d’un constructeur est souvent son voisin. Une théorie que viennent de démontrer par l’exemple Toyota et Honda, deux firmes japonaises florissantes, qui ont une main mise sur le marché des véhicules dans le pays. Mais les deux géants nippons, rivaux historiques, ne se sont toujours pas réconciliés.

Lors d’une récente interview, c’est le patron d’Honda, Toshihiro Mibe, qui a subtilement lancé une petite pique à son voisin. En effet, Mibe a expliqué qu’il ne voyait pas comment les voitures à hydrogène pourraient venir offrir une solution dans les prochaines années, alors que l’électrique semble être la transition toute trouvée pour sortir des modèles carbonés.

Hydrogène ou électrique : quelles différences ?

Pour bien comprendre pourquoi Honda et Toyota sont à ce point en désaccord sur la façon de voir la voiture de demain, il est important de bien comprendre comment fonctionnent les deux systèmes. En effet, une voiture à hydrogène, ou plus précisément à “pile à combustible” fonctionne avec un moteur électrique.

La principale différence est que ce dernier n’est pas alimenté par une batterie, mais par de l’hydrogène. Ce dernier traverse la pile, où il va être décomposé pour fournir un courant électrique. Une fois la puissance produite, la voiture peut avancer et elle dégage de la vapeur d’eau, résultat de la consommation d’hydrogène et d’oxygène dans la pile.

Si cette méthode est encore très expérimentale, l’hydrogène présente plusieurs grands avantages. Le premier, c’est l’autonomie. La Toyota Mirai est ainsi capable de parcourir plus de 600 kilomètres avec un plein. C’est autant que les meilleures voitures électriques. Mais l’autre avantage arrive lorsqu’il faut faire le plein. En effet, recharger sa voiture électrique prend du temps, beaucoup trop de temps, et c’est un vrai frein pour les acheteurs.

Avec une voiture à l’hydrogène, cette dernière est alors capable de faire le plein en un instant, comme une voiture à essence, voir plus rapidement même.

L’hydrogène, pas utile pour tous les jours ?

Une vision de l’évolution du marché pas si étonnante, quand on sait que la grande majorité des constructeurs ont aujourd’hui fait le choix de se tourner vers l’électrique, et même des entreprises mythiques comme Ford, Porsche ou Lamborghini ont embrassé la fée bleue et ses bienfaits écologiques.

Mais alors que tout le monde se tourne vers l’électrique, Toyota fait office de rebelle dans le monde de l’automobile. Le constructeur japonais mise en effet beaucoup sur l’hydrogène comme prochaine énergie de propulsion de ses voitures. Une idée que peu de personnes défendent ouvertement, mais qui pourrait être un vrai coup de poker si cette technologie venait à devenir plus performante que l’électrique, comme la firme aime à l’annoncer.

L’électrique : la solution de sécurité ?

Un pari très risqué, trop même selon Mibe, qui assure que l’hydrogène n’a pas d’utilité dans les mobilités quotidiennes et selon le modèle d’une voiture individuelle. Loin de rejeter l’idée de faire des véhicules à hydrogène, Mibe explique que cette énergie peut avoir une utilité, notamment pour les plus gros véhicules, dont la consommation électrique est bien trop importante.

La solution de l’hydrogène est ainsi très intéressante dans le monde de l’aéronautique où elle est étudiée de près. Il est également possible de voir des véhicules à hydrogène sur la route, dans plusieurs villes de France. C’est notamment le cas à Pau, où une ligne spéciale de bus traverse la ville grâce à une pile à hydrogène.



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