Critique Sonic 2 : braquage à grande vitesse🦔


Carton surprise au sein d’une industrie qui commençait à voir dans un certain virus autre chose qu’une grippe, le hérisson bleu revient à toute vitesse prouver que le monde d’après, c’est finalement comme avant. Sonic 2 est-il à la hauteur ? Ça dépendra surtout de vos attentes.

Deux millions d’entrées en France et le titre d’adaptation de jeu vidéo la plus rentable sur grand écran aux États-Unis ont fait de Sonic un héros sur lequel les producteurs pouvaient compter pour s’enrichir. Et si son parcours a été un peu interrompu par la crise du Coronavirus début 2020, son retour, deux ans plus tard, entend bien montrer que son succès n’avait rien d’un accident. Et pour mettre toutes les chances de son côté, Sonic 2 multiplie tout par deux.

© Paramount

On retrouve donc le hérisson bleu jouant les héros dans les rues, sans vraiment se soucier des responsabilités qui vont avec. Mais lorsque Robotnik revient en compagnie de Knuckles afin de mettre la main sur une émeraude aux pouvoirs surpuissants, Sonic va devoir apprendre à travailler en équipe avec Tails pour sauver l’humanité.

Du Sonic à fond les ballons

Les bandes-annonces en faisaient leur principal argument marketing : cette fois Sonic et Robotnik ne seront plus les seuls échappés de l’univers des jeux vidéo de SEGA. Avec l’arrivée de Tails et Knuckles, la saga Sonic sur grand écran affirme son expansion pour nous brosser dans le sens des épines. Deux ajouts qui permettent à notre héros de se confronter davantage à sa mythologie tout en excluant le côté buddy movie lourdaud entre une créature en CGI et un acteur en manque de projets.

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Une proposition plus proche des pixels, mais pas moins cynique puisque, évidemment, cela s’accompagne d’une grosse tartine de fan-service. Apanage de toute adaptation qui se respecte et qui n’a pas envie de chercher plus loin que le bout de son portefeuille. Dès lors, si vous appréciez le chemin qu’a pris le hérisson tout au long de ses 31 ans de vie sur consoles (avec ses haut et ses bas), vous allez en avoir pour votre argent tant le film va jusqu’à essorer les idées vidéoludiques les plus rocambolesques. Dit autrement, le long-métrage saura nous rappeler des heures noires du jeu vidéo qu’on aurait préféré oublier jusqu’à sa scène post-générique qu’on voyait venir dès l’annonce du projet.

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Moins de risque, plus de pognon

Pour la petite histoire, sachez à l’origine que Sonic a été créé dans un but purement commercial, SEGA cherchant à concurrencer le plombier de Nintendo avec une mascotte qui rapporterait gros. Lorsque les studios américains s’en emparent, le match contre le moustachu en salopette ne se joue plus. Au niveau des jeux, le gagnant casse des briques et question cinéma, il s’en est pris une. Le bolide bleu n’avait donc plus qu’à tenter sa chance sur grand écran. Et là, jackpot !

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On parle beaucoup gros sous, mais force de constater que cette suite, comme son prédécesseur, n’en a strictement rien à faire de sortir du moule dans lequel sont fabriqués la grande majorité des grosses machines à divertissement actuelles. Il viendrait presque à assumer son manque d’originalité en nous servant exactement la même soupe deux ans après, rajoutant juste plus de personnages et plus de cabotinage d’un Jim Carrey en one-man show. Numéro deux oblige, on pousse donc juste les curseurs et tant pis si ces derniers pointaient dans la mauvaise direction.

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Pire, non seulement le long-métrage ressemble à tous les autres, mais il en vient à singer complètement le boss du jeu hollywoodien : Marvel. Que ce soit dans son intrigue, son design ou même dans ses dialogues, l’esprit marvelien est tellement omniprésent qu’il en devient gênant. Que Marvel soit devenu la norme en matière de divertissement pour toute production qui n’aurait pas envie de passer plus de cinq minutes à réfléchir à son projet en dit long sur l’état d’Hollywood aujourd’hui, même si on apprécie les bébés de Kevin Feige (ce qui est le cas ici).

Évidemment, on peut se satisfaire de ce Sonic 2 en se disant qu’il n’est pas meilleur ni pire qu’un autre et qu’on ne passe pas un si horrible moment devant, notamment grâce quelques bonnes scènes. D’autant que la cible principale, les enfants, trouveront sans doute cet Happy Meal visuel gourmand et croquant. Mais on mérite mieux qu’un produit interchangeable qui n’a pas tant à faire de marquer les esprits que d’ouvrir la voie à une licence qui rapportera gros à ses producteurs tous les deux ans tout en jouant avec notre amour pour un personnage. Sonic devrait nous faire rêver, pour l’instant il nous fait surtout payer.

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Source link Journal du Geek