Test de Last Stop (Xbox One, Xbox Series, PC, PS5, PS4, Nintendo Switch)


Il est assez incroyable de se dire qu’Annapurna Interactive ne ftera en dcembre que ses cinq annes d’existence tant l’diteur amricain a dj un sacr palmars d’excellents jeux inds son actif : What Remains of Edith Finch, Sayonara Wild Hearts ou encore Outer Wilds, pour ne citer que les plus illustres. Alors que vient de s’achever l’Annapurna Interactive Showcase, et tandis que nous attendons avec une grande impatience 12 Minutes et Stray, d’autres titres moins en vue continuent de paratre, telle l’trange proposition narrative du studio britannique Variable State : Last Stop.

A la suite d’un incident malencontreux dans le mtro londonien, John et son voisin Jack ont la dsagrable surprise de voir que leurs corps ont t changs durant la nuit. OEuvrant pour une entreprise aux objectifs obscurs, Meena doit choisir entre son travail et sa vie de famille, qu’elle tend dlaisser. Passant du bon temps avec ses amis, Donna quant elle voit son existence bouleverse aprs sa rencontre avec un mystrieux tranger.

John se rveille dans le corps d’un autre.

Plan-plan

Passe la squence introductive se droulant en 1982, le joueur devra choisir entre les chapitres consacrs John, Meena ou Donna. A chaque personnage tant dvolus six chapitres, il faudra nanmoins clore tous ceux proposs avant de passer aux suivants : impossible par exemple de faire le chapitre 3 de Meena avant de faire les chapitres 2 de John et Donna. Chacun d’entre eux dure entre dix vingt minutes, si l’on excepte le chapitre final, un peu plus long. Les squences sont donc trs courtes et s’enchanent un rythme trop rapide, o l’on a parfois l’impression qu’elles s’achvent plus tt que prvu.

Cette dynamique du rcit se prte nanmoins plutt bien aux chapitres consacrs John, plus lgers que les autres, et dans lesquels les diffrents cuts sont l’occasion de crer des dcalages comiques. Dans l’ensemble, Last Stop bnficie d’une vraie varit de tons : comdie absurde pour John, drame familial pour Meena et aventurette adolescente pour Donna. Le fait de basculer rgulirement d’un chapitre l’autre permet en fin de compte au joueur d’viter ce sentiment de lassitude. Les premiers chapitres auraient malgr tout gagn tre un poil plus captivants : il faut bien un bon tiers du jeu pour commencer s’intresser aux enjeux proposs par chaque histoire.

La mise en scne en elle-mme se rvle assez audacieuse car mme si les environnements (quasi tous urbains) ne se renouvellent que trs peu au fil des chapitres, le jeu propose chaque fois des plans trs diffrents, que ce soit en intrieur ou en extrieur. A tel point que a peut en tre dstabilisant, le joueur se demandant lors d’un changement de plan o se trouve son personnage et dans quelle direction il doit se rendre. A noter que les squences de dambulation dans la ville sont trs balises : les personnages ne peuvent emprunter qu’un seul et unique chemin durant tout le jeu.

Les choix n’ont pas d’incidence sur la suite de l’aventure.

Terminus

Outre les dplacements de son personnage, le joueur devra se coltiner des phases en QTE mollassonnes et d’un intrt franchement discutable tant elles interviennent de faon sporadique. C’est vrai qu’intgrer un QTE uniquement pour que John boive son caf, c’tait utile. On sent que les dveloppeurs cherchaient faire de ce titre narratif une exprience davantage interactive, mais le fait est que l’on a juste l’impression que cela tombe comme un cheveu sur la soupe.

Le coeur du jeu se trouve donc dans les dialogues, plutt bien crits et interprts, mme si certains comdiens de doublage semblent parfois manquer de conviction dans leur jeu. Last Stop nous impose parfois d’effectuer des choix mais ces derniers n’ont malheureusement aucun impact sur la suite de l’histoire, si l’on excepte ceux de l’ultime chapitre. Tant pis pour la rejouabilit du titre. On pourra pester galement contre la formulation de certains choix, peu clairs et qui ne semblent pas en adquation avec la rponse du personnage qui suit.

Concernant l’aspect visuel, disons que c’est minimaliste. Les expressions faciales ne sont pas dgueues mais les environnements manquent cruellement de dtail et les textures donnent l’impression de baver sur Switch. Pour finir sur une note positive, relevons que la bande son est d’excellente facture, les pistes accompagnant bien certaines scnes comiques notamment.



Source Gameblog.fr