Test du Dreame Bot L10 Pro : ce robot aspirateur et laveur à petit prix est-il à la hauteur de ses promesses ?


L’aspirateur robot Bot L10 Pro est le dernier-né de la marque chinoise Dreame. Ses promesses ? Une aspiration particulièrement puissante et une navigation plus précise – « il nettoie comme s’il voit » assure Dreame – grâce à son système de « capteurs LiDAR à double laser ». Autre promesse plutôt alléchante, les poils et cheveux se démêleraient tout seuls de la brosse principale, ce qui réduirait les manipulations liées à l’entretien. Pour compléter le tableau, ce robot dispose aussi d’une fonction serpillère. Le tout pour un tarif particulièrement agressif.

Nous avons vécu pendant plusieurs semaines afin de tester le nouveau Dreame Bot L10 Pro. Dès le déballage, quelques points nous ont surpris. D’abord, le robot nous a semblé assez léger et surtout sa base, ultra légère et d’une extrême simplicité. Le poids n’est certes pas un gage de qualité, mais le premier contact ne nous a pas inspiré la plus grande confiance.

Pour ce prix, nous n’avons pas été étonnés qu’un minimum d’accessoires soit fourni – pas de filtre ni de brossette de rechange, ni même de petit tapis de protection pour la serpillère comme Roborock prenait soin d’en fournir avec son S6 MaxV. L’outil de nettoyage de brosse astucieusement rangé sous le capot est toutefois une bonne surprise. En revanche, nous sommes un peu plus surpris que la base de chargement ne dispose pas d’enrouleur mais seulement d’un cordon à scratch alors que le mode d’emploi spécifie bien qu’il ne faut pas laisser traîner le câble d’alimentation. L’application (de même que le mode d’emploi) suggère d’ailleurs une solution fort peu esthétique, surtout si le robot est installé dans un endroit visible comme un salon, qui consiste à enrouler le câble en hauteur au niveau de la prise…

Le capot brillant, la mauvaise idée

À l’installation, le capot noir brillant façon soulier vernis, assorti à la base s’il vous plaît, nous a plutôt laissé de marbre. D’un point de vue purement esthétique, il n’a pas particulièrement suscité notre émoi… Mais d’un point de vue pratique, nous avons déchanté au bout de quelques cycles de nettoyage. La base, de même que le robot ont tendance à attirer la poussière. Partageant notre appartement avec des chats, leurs poils ont tôt fait de s’accrocher un peu partout sur la base et sur le robot, particulièrement sur sa tranche… Ce qui est particulièrement voyant sur du noir brillant.

@JDG

Au bout d’une semaine, le « programme d’entretien » présent dans l’application estimait que nous pouvions encore attendre 27 heures avant de nettoyer les capteurs du robot (placés sur la tranche) pourtant déjà tout constellés de poussière et de poils.

@JDG

Xiaomi Home : une appli qui manque d’ergonomie et regorge d’erreurs de traduction

La connexion au réseau WiFi s’est passée sans encombre et nous n’avons pas eu besoin de rapprocher le robot de notre box (ce qui arrive parfois). En revanche, nous avons eu l’impression que le process était assez fastidieux, nécessitant beaucoup de manipulations, confirmations et validations, avec parfois des pages dont les explications ne sont même pas traduites en français. L’application Xiaomi Home nous demande beaucoup d’autorisations d’accès à nos données sans compter l’acceptation de sa politique de confidentialité. On a presque l’impression de devoir signer de notre sang pour pouvoir utiliser ce robot… Une fois cette étape passée, on ajoute le robot à l’application (là encore via une page partiellement traduite) qui fournit toutes les explications de base (comment faire place nette pour le robot, comment installer la base de chargement…). Une mise à jour nous a été proposée dès l’installation ; nous l’avons réalisée sans attendre.

Il n’y a rien à reprocher à Xiaomi Home concernant les fonctions disponibles : on y trouve tout ce qu’on peut espérer d’une application destinée à un aspirateur robot. Lancement du nettoyage, programmation, réglage des paramètres de nettoyage (puissance d’aspiration, quantité d’eau pour le mode serpillère…), cartographie complète du logement établie dès le premier passage, possibilité d’installer des murs virtuels, de délimiter des zones à nettoyer ou interdites, de personnaliser la carte en nommant les pièces et en les découpant… En revanche, l’organisation des informations n’est pas toujours très pertinente. Par exemple, sur la page d’accueil, on peut lancer le nettoyage et choisir si le robot doit passer une fois ou deux dans les pièces, mais pas régler sa puissance d’aspiration ni la quantité d’eau pour le mode serpillère. Pour accéder à ces réglages pourtant essentiels, il faut entrer dans le menu, où ces données sont accessibles au même rang que d’autres fonctions bien moins utiles comme la télécommande (qui sert à diriger le robot depuis son smartphone, une fonction gadget selon nous d’autant qu’il est possible de définir des zones spécifiques à nettoyer).

Autre fonction curieusement classée : l’identification des pièces. On se dirige naturellement vers la « gestion des cartes » mais la première chose qui apparaît est la gestion des plans par étages (le robot peut mémoriser trois cartographies différentes). Il faut cliquer sur la carte actuelle pour entrer dans un autre sous-menu pour enfin pouvoir nommer les pièces et organiser la carte (en fusionnant ou divisant des zones). Cette dernière fonction n’est d’ailleurs pas un luxe car le découpage du logement proposé par défaut n’est pas très pertinent ni très représentatif de notre intérieur par rapport à ce que proposent les robots concurrents.

Les erreurs de traduction dont l’application est truffée peuvent aussi susciter des interrogations. Premier exemple sur la page d’accueil où on peut choisir de tout nettoyer, de nettoyer seulement une zone ou bien une « chambre » – ce qui devrait être traduit par « pièce » (pour le nettoyage d’une pièce isolée). Si on utilise un robot ou un modèle connecté pour la première fois, ça peut dérouter. D’autant qu’une fois qu’on a nommé les pièces et notamment identifié les chambres, bien entendu, cliquer sur cet onglet « chambre » est sans effet puisque le robot attend qu’on définisse quelle pièce nettoyer. Notez que si on active la voix du robot en français, lorsqu’il annonce une action, il fait lui aussi des erreurs de traduction.

Certaines prêtent à sourire et sont sans conséquence. Exemple quand le robot retourne à sa base et que l’application affiche « frais de retour » ou que la voix annonce « commencé à charger » une fois le robot sur sa base. Idem dans les réglages, parfois, il n’est plus question d’un robot mais de « balai aspirateur »… Rien de grave ici mais on se dit que cela dénote un manque de sérieux. Certaines de ces approximations sont plus gênantes. Exemple lorsqu’en plein nettoyage, le robot annonce « veillez retirer le balai à franges et le nettoyer », on est un peu interloqués et on se demande ce qu’il peut bien réclamer. Lors des premiers cycles, nous avons aussi été surpris qu’au bout de 35 minutes, le robot annonce « Je reprends le nettoyage, je retourne au socle pour me recharger » – avait-il déjà besoin de recharger ses batteries avant de terminer le nettoyage ? En fait, le cycle était terminé…

Un système de navigation décevant

Sur le papier, le système de navigation est prometteur. Le Dreame Bot L10 Pro « balaie » le logement à l’aide de lasers pour reconstituer l’environnement en 3D, anticiper la présence d’obstacles jusqu’à 8 mètres et donc se déplacer de manière pertinente. Dreame promet que son robot reconnaît les obstacles « plus tôt et plus rapidement ». Pas de doute sur ce point : il identifie les obstacles et lors du premier cycle il est même assez étonnant de voir la cartographie se constituer dans l’application au fur et à mesure de la progression du robot. Autre point positif, le Dreame Bot L10 Pro n’est jamais resté bloqué où que ce soit pendant les tests auxquels nous l’avons soumis. Il n’est pas particulièrement enclin à s’emmêler dans les câbles non plus (même si mieux vaut les ranger – comme avec n’importe quel robot).

Le problème n’est pas l’identification des obstacles mais la manière dont il les gère. D’abord, il refuse de passer sous certains meubles comme notre canapé, notre table basse ou notre desserte de cuisine. Pourtant, il aurait la place de s’y glisser, ce que la majorité des autres robots font. Or, c’est justement là que la poussière aime se loger, c’est donc un vrai problème. Un rideau un peu plus bas que les autres ? Idem : il le contourne sans passer dessous et donc sans nettoyer le sol. Par ailleurs, Dreame assure que son robot prend soin des objets et des meubles ; certes mais peut-être un peu trop. Il est loin de s’y cogner puisqu’il les contourne ou les longe en prenant une marge, même un peu au-delà de sa brossette rotative. Le résultat ? Le long des plinthes et le long des meubles, le nettoyage est loin d’être impeccable.

Même remarque lorsqu’il aborde des zones plus encombrées ou difficiles, comme notre table ronde entourée de ses quatre chaises. Il tourne autour des pieds en laissant un certain espace (ce qui apparaît clairement sur la cartographie) ; le résultat de nettoyage dans ces zones est donc mitigé. On est très loin du soin avec lequel des robots comme le Roborock S7 ou le Roomba i7+ d’iRobot contournent chaque pied méticuleusement. Même constat dans notre bureau encombré de cartons et de deux chaises de bureau, où le nettoyage est plutôt sommaire.

On constate aussi que le Dreame Bot L10 Pro se déplace de manière méthodique dans les grandes zones dégagées. Mais dès qu’il croise des obstacles ou des espaces un peu plus encombrés, il s’écarte de son chemin, tâtonne, fait des allers-retours sans forcément assurer le nettoyage de manière très logique, quitte à oublier des zones par-ci par-là, voire des pièces entières s’il est gêné. Son intelligence de déplacements n’égale clairement pas celle de concurrents plus haut de gamme.

Dreame promet en outre une aspiration puissante, mais cela ne suffit pas pour rendre toute la maison impeccable puisque le robot ne passe pas partout. Le nettoyage dans les espaces encombrés, le long des murs et le long des meubles est loin d’être parfait.

La fonction serpillère manque de praticité

Le Dreame Bot L10 Pro propose aussi une fonction serpillère. Il faut rappeler qu’il s’agit d’un appoint et même plutôt d’un essuyage humide, comme souvent, puisque le robot utilise de l’eau du robinet, froide, sans frotter (comme le fait le Roborock S7). Cela ne dispense donc pas totalement de la corvée de lavage à la serpillère ou au balai vapeur. Toutefois, Dreame propose tout de même de régler la quantité d’eau dispensée sur la lingette selon trois niveaux (bas, moyen, élevé).

Le réservoir d’eau, tout plat et donc pas très pratique à remplir, ne contient que 270 ml et comme bien souvent, on ne reçoit pas d’alerte lorsqu’il est vide – gage à l’utilisateur de surveiller. Ce réservoir sur lequel est accrochée la lingette (glissée dans un rail puis scratchée) se glisse sous le robot pour s’y clipser. Mais la manipulation n’est pas pratique. Car lorsque le Bot L10 Pro est sur sa base, il faut légèrement le soulever pour y glisser l’accessoire et il a parfois tendance à prendre ça pour un encouragement à démarrer un cycle de nettoyage… De plus, le réservoir se glisse dans deux sortes de rails sur les côtés (chez Roborock, c’est pratique et intuitif). Il ne se positionne pas toujours correctement (plusieurs fois il s’est placé de travers et il n’était pas enclenché des deux côtés), ce que le robot ne détecte même pas. Au contraire, il confirme que le réservoir est en place… Cela manque encore une fois de praticité ; on part d’une bonne idée mais sa mise en pratique n’est pas aboutie.

Une fois le nettoyage terminé, la lingette humide repose sur le sol. S’il s’agit de parquet, mieux vaut donc retirer le module serpillère pour le protéger. On peut planifier des rappels pour penser à le faire un peu après l’utilisation du mode serpillère (15, 30 ou 45 minutes plus tard). Un peu dommage pour un appareil supposé être autonome dans la maison…

La promesse de facilité d’entretien, elle, est tenue

Concernant l’entretien, prévoyez, comme nous l’avons évoqué en début de test, un dépoussiérage régulier du robot, notamment de sa tranche et de son capot brillant. Quant au collecteur, il est relativement large et confortable (570 ml) mais il faut naturellement le vider régulièrement, à une fréquence qui dépend du foyer. Par exemple il aura tendance à se remplir plus rapidement s’il y a des animaux qui perdent leurs poils à la maison.

Bonne idée : la brossette latérale n’est pas vissée mais seulement clipsée, ce qui facilite le nettoyage, d’autant que les cheveux s’emmêlent inévitablement autour de ce type d’accessoire.

Quant à la brosse centrale, elle se compose de poils et de lamelles en plastique souple. Dreame avance que les poils aspirés sont « généralement démêlés lors du nettoyage ». On trouve tout de même quelques poils et cheveux enroulés autour de cette brosse, mais pas autant qu’on aurait pu le craindre, le système est donc plutôt efficace. De plus, la brosse se déloge facilement.

Enfin, on apprécie, comme sur la majorité des robots connectés actuels, que l’application dispose d’un « programme de nettoyage » qui rappelle quand il est nécessaire d’entretenir les différents éléments (filtre, brosse, brossette, capteurs) et évalue en permanence leur état.

Où l’acheter ?

Le nouvel aspirateur robot Bot L10 Pro de Dreame sera disponible à partir du 8 mai au “prix officiel” de 449 euros, mais vous pourrez l’avoir à 299 euros (coupon vendeur de 17e sur la page produit + code DREAMEL10SUP) pour son lancement durant quelques jours chez Aliexpress avec garantie et expédition depuis l’Europe.

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Source link Journal du Geek