Test de Death’s Door (PC, Xbox One), Tests Jeux


Il y a 6 ans dj, le petit studio Acid Nerve russissait son entre sur la scne vidoludique grce Titan Souls, un jeu d’action en forme de boss rush au principe aussi limpide qu’impitoyable : votre avatar comme les colosses dfaire ne possdaient qu’un seul et unique point de vie. Nous voici en 2021, et les britanniques reviennent avec Death’s Door, un nouveau jeu d’action qui voit les choses en grand, et allonge la barre de vie. 

Personne n’apprcie l’administration. Personne. Procdurire, tatillonne, et souvent dsagrable, la face visible de l’tat laisse rarement un bon souvenir ceux qui doivent s’y frotter. On pensait le rgne animal pargn par cette folie, il n’en est rien : pour grer le sort des dfunts, les corbeaux ont eux aussi mis en place une structure rigide, dont vous n’tes qu’un des rouages.

Vous avez le formulaire bleu ? 

C’est donc dans un univers noir et blanc que commence Death’s Door, qui ne manque pas de souligner avec humour les turpitudes d’un l’au-del gr au quotidien par vos semblables, l’instar du matre Toriyama il y a quelques dcennies de cela. Votre corbeau, chasseur d’mes de son tat, est charg par sa direction de rcolter les esprits des dfunts qui auraient loup le coche, parce qu’il faut bien que quelqu’un s’y colle. Mais pour mener bien cette tche, il faudra se rendre dans le monde rel, o notre avatar redevient mortel, et doit donc voler dans les plumes de ses adversaires pour rester en vie. C’est que personne n’a envie de se charger de la paperasse supplmentaire que gnrerait immanquablement votre trpas, voyez-vous. 

Depuis ces tristes bureaux bichromes, il faudra donc partir l’aventure, en empruntant les ponymes portes du titre, qui s’entendent comme autant de voies d’accs un monde terrestre bien plus color, dans lequel trois Grandes mes doivent imprativement tre collectes. Trois mes, comme autant d’environnements structurs autour d’un axe central qui fait de Death’s Door un jeu relativement organique, o le moindre dtail semble avoir fait l’objet d’une particulire attention, commencer par la bande-son, d’une beaut saisissante. Le thme principal fait au fur et mesure l’objet de nombreuses rorchestrations, laissant tour tour place aux vents ou une guitare sche toujours fleur de peau, pour une immersion garantie, et une expression assez rare de l’instrument dans le jeu vido. Nous ne saurions donc que trop vous conseiller de jouer au casque, tant l’aventure s’apprcie aussi par les oreilles.  

Prenez la porte

Ceux qui ont vaincu la vingtaine de Titans il y a quelques annes ne peuvent qu’tre frapps sur l’opposition visuelle et artistique qui sparent les deux jeux d’Acid Nerve. Malgr une formule qui met l’accent sur le combat et l’esquive, la dimension isomtrique et l’aspect pastel des textures de Death’s Door l’loigne rapidement de son prdcesseur. Nous l’avons vu : sur terre, les lments reprennent vie et couleurs, et que l’on parcoure une fort marcageuse ou des tendues de pierres balayes par le vent, le jeu surprend toujours par sa justesse graphique. Sans tre un foudre de guerre, Death’s Door parvient proposer des dcors lisibles, reconnaissables et singuliers, car il n’y finalement pas que les combats, dans la vie.

Acid Nerve accouche une nouvelle fois d’un level design ingnieux, pour un cheminement rempli de petites nigmes et autres mcanismes impossible activer lors de son premier passage. Ouvertes et pigeuses sans pour autant en devenir labyrinthiques, les diffrentes zones de l’aventure ncessitent de trouver soi-mme son chemin, tant les -cts se multiplient, offrant toujours une occasion de renforcer ses capacits. C’est qu’ part la mort, on ne risque finalement pas grand chose, les portes ramenant au bureau central ponctuant souvent l’exploration. La mcanique est simple, pratique, et limite d’inutile aller-retours. Mais gare ceux qui mettrait trop longtemps entre parenthse leur progression : une bonne connaissance forge par la pratique rgulire s’avrera vivement conseille, car le pathfinding trs en retrait n’aide pas beaucoup retrouver son chemin…

Pas de piti pour les croassants 

Le passage d’une dimension une autre est d’autant plus pratique qu’il permet galement de remplir sa barre de vie, un luxe quant on voit avec quelle rapidit cette dernire se vide. Pourtant, la difficult est prsente mais progressive : chaque ennemi possde une srie de patterns qu’il faut apprivoiser avant de les voir se multiplier, en mme temps que les rflexes. Non, si la mort arrive si vite, c’est parce que le recovery est quasi-inexistant, et il est donc impossible de profiter d’une quelconque invincibilit temporaire pour gratter quelques coups supplmentaires. Attention hein : on le tente quand mme, malgr tout. Mais a ne marche jamais. Croyez-nous sur parole.

Ce qui commence par un enchanement de corps–corps s’ouvre progressivement durant la petite dizaine d’heures ncessaires voir le bout de Death’s Door : dj dbrouillard avec sa lame, notre corbeau voit sa palette prendre chaque zone un peu plus de couleurs, alors que s’ajoutent arcs, sorts de feu et autres bombes dvastatrices qui aident galement la rsolution des nigmes. Le jeu invite exprimenter et s’amuser de ces nouveaux pouvoirs, puisque la jauge ncessaire leur excution se recharge en dtruisant les nombreux lments du dcor alentours. Quel dommage que leur emploi pche par quelques latences qui rendent l’exprience frustrante, tant la moindre touche peut changer la donne dans certaines situations.

Nous l’avons vu : les situations ne souffrent d’aucune redite, et Death’s Door trace ainsi un chemin sem d’embches pour accder dans les meilleures dispositions devant chacun des trois srieux boss du jeu, forcment retors. Mais avant a, il faut galement en passer par des donjons trs efficaces et des phases d’arne qui s’achvent d’un poing spontanment lev vers le ciel, tant il faut parfois des yeux partout dans le dernier tiers. Et on en redemande.

L’arbre de crowptences

Death Door est assurment un titre nerveux, et le rythme bien calibr des combats aux situations sans cesse renouveles russit maintenir en permanence cette envie d’aller plus loin. Qu’importe au final vos prfrences, puisque l’exploration comme le combat sont rcompenses : les environnements cachent bonus de vie ou de magie runir, tandis que chaque ennemi vaincu lche de quoi booster sa vitesse, sa puissance ou ses attaques magiques en empruntant la premire porte qui passerait par l. Il faudra en revanche faire quelques choix, l’aventure ne permettant pas de maximiser toutes les catgories, un choix assum qui fonctionne au vu de la palette de mouvements qui s’offre nous.

Toujours en prenant soin de limiter les aller-retours, la monte en puissance qui accompagne chaque zone traverse permet galement de progresser dans le bureau central, et de comprendre force d’items mystrieux et de textes vocateurs ce qui se trame dans cette chasse l’me, et ainsi de nourrir certains doutes l’gard du commanditaire de cette excitante mission. C’est que Death’s Door profite en sus d’une criture et d’une localisation franaise impeccable, drle, intelligente, gave de rpliques qui font mouche et de rparties bien senties. Il n’y a qu’ poser les yeux sur la prsentation de la deuxime Grande me pour s’en convaincre. Bah croa ? 



Source Gameblog.fr