NFT : une monstruosité pour l’environnement ?


Au cœur de l’actualité depuis plusieurs mois, les NFT sont pointés du doigt pour être extrêmement énergivores.

NFT : une monstruosité pour l’environnement ?
Crédits : qimono via Pixabay

À moins d’avoir vécu dans une grotte ces dernières semaines, vous n’êtes sans doute pas passé à côté de la folie de NFT. Ces jetons virtuels se vendent à prix d’or sur les plateformes dédiées comme OpenSea, Rarible ou encore Marble Cards. Depuis plusieurs mois maintenant, chacun y va de sa petite enchère. Elon Musk avec son titre électro, en passant par Pringles et ses cryptocrips ou encore plus récemment la tenniswoman Oleksandra Oliynyokova qui vient de mettre en vente son… bras, ils veulent tous croquer une part du gâteau. Décriés pour leur aspect spéculatif et non réglementé, les jetons non-fongibles sont aussi pointés du doigt pour être extrêmement énergivores.

C’est quoi concrètement un NFT ?

On pourrait définir très rapidement les NFT comme des certificats d’authenticité numérique. Ces jetons sont sécurisés et authentifiés grâce à la blockchain, à la manière des Bitcoins par exemple. En revanche, ils ne sont pas échangeables, ce qui veut dire que le détenteur d’un NFT ne pourra pas le céder contre un autre NFT par exemple. Pour s’en délester, il devra le mettre en vente sur les places de marché dédiées. Le but est évidemment pour les collectionneurs de tabler sur la popularité grandissante de la technologie pour les revendre plus tard au plus offrant. Si l’œuvre numérique est accessible à tous, comme c’est le cas du premier tweet de l’histoire, le détenteur du NFT en est le seul et unique propriétaire.

Quel impact pour l’environnement ?

Mais voilà, cette nouvelle technologie inquiète de plus en plus les défenseurs de l’environnement, à l’heure où l’objectif neutre en carbone est sur toutes les lèvres. Si aucune étude ne s’est pour le moment penchée sur la question, les conséquences de cette nouvelle forme d’art pourraient être dramatiques. L’usage des cryptomonnaies est l’une des raisons qui font du NFT un potentiel désastre écologique. Elles sont effectivement nécessaires à l’achat de NFT et impactent lourdement nos émissions de gaz à effet de serre. Pour produire du Bitcoin, il faut des ordinateurs très puissants et surtout très gourmands en électricité. La plupart du temps, cette électricité est produite à partir du charbon et donc contribue largement à la production de gaz à effet de serre. Selon une étude de l’université de Cambridge, l’écosystème du Bitcoin représenterait 127 TWh en glissement annuel, soit plus que la consommation de la Norvège ou encore de l’Argentine.

À cette facture déjà très lourde, s’ajoute celle de la technologie NFT en elle-même. Les serveurs qui hébergent déjà les œuvres, mais aussi les technologies nécessaires aux enchères. S’il est encore difficile de savoir exactement quel est l’impact d’un NFT sur l’environnement, certains se sont évertués à le calculer. Sur le site Cryptoart.WTF, un artiste et scientifique a calculé la consommation d’électricité nécessaire à la vente d’un NFT. Selon lui, la vente du célèbre Nyan Cat représenterait l’équivalent de deux mois d’électricité pour un habitant européen moyen.

Face à ce constat, de nombreux artistes ont renoncé à utiliser les NFT pour vendre leurs œuvres. C’est le cas de Joanie Lemercier, qui explique longuement sur son blog.

“Sans déplacement et avec une distribution principalement numérique, ce nouveau modèle semble avoir le potentiel de devenir une pratique durable pour les artistes. C’est jusqu’à ce que vous compreniez l’ampleur des impacts environnementaux de la blockchain actuelle : c’est une catastrophe”.

L’artiste français explique notamment que la mise en ligne de 6 cryptoarts a consommé plus d’énergie en dix secondes, que son studio sur les deux dernières années. Il explique que cela prendrait 12 ans à un arbre pour compenser l’impact d’un seul NFT.

Reste à voir désormais si la technologie des NFT réussira à passer au vert. Les différents acteurs du secteur devront aussi jouer la carte de la transparence pour permettre à la technologie d’évoluer.



Source link Journal du Geek