Le gouvernement américain surveille les utilisateurs de smartphones grâce à leurs données


Aux États-Unis, le gouvernement fédéral est sous le coup d’une plainte déposée par une organisation de libertés civiles. En cause : l’exploitation d’informations de localisation achetées auprès de courtiers en données peu regardants.

L’ACLU, l’American Civil Liberties Union, a mis en ligne des milliers de pages de documents confidentiels obtenus après une demande en bonne et due forme auprès du Department of Homeland Security (DHS), l’équivalent américain du ministère de l’Intérieur. Dans la foulée, l’organisation des libertés civiles porte également plainte contre le gouvernement fédéral.

Changements exigés

Plusieurs officines du DHS, dont la police aux frontières et l’agence de police chargée de l’immigration, les services secrets ou encore les garde-côtes ont acheté des accès à des montagnes de données collectées par Venntel et Babel Street. Ces data brokers récupèrent ces informations auprès de millions d’utilisateurs de smartphones, via leurs kits de développement intégrés aux applications mobiles.

Pour donner une idée du volume de données, Venntel collecte plus de 15 milliards de points de localisation provenant de 250 millions de téléphones chaque jour ! Le courtier en donnée explique que les forces de l’ordre peuvent utiliser ces informations pour « identifier les appareils présents dans des points d’intérêt, les visiteurs réguliers, les lieux fréquentés, identifier les associés connus ».

Le DHS a ainsi pu déterminer les schémas d’immigration illégale, ou encore pour obtenir des données en lien avec les overdoses d’opioïdes. Le tout sans avoir de mandat de la justice, les agences de renseignement et de maintien de l’ordre pouvant agir en toute discrétion.

C’est pourquoi l’ACLU presse le gouvernement américain à passer un texte de loi qui obligerait la police à demander un mandat avant d’obtenir des données provenant de fournisseurs comme Venntel. Elle serait également dans l’impossibilité d’acquérir ces informations si les données ont été collectées sans l’assentiment éclairé de l’utilisateur. Ce serait un moyen de réduire ces pratiques de surveillance de masse…



Source link Journal du Geek