Il y a quelques mois, Netflix annonçait vouloir prendre une décision assez radicale pour endiguer le partage de compte à titre gratuit entre les personnes non issues du même foyer. Désormais, partager son compte avec un ami, un cousin éloigné ou encore votre ex vous fera payer un supplément de quelques euros sur l’abonnement originel. Au mois de mars, ce sont donc le Pérou, le Costa Rica et le Chili qui ont été les premiers concernés par cette mesure.

Face à cette annonce, de nombreux utilisateurs ont déjà pointé du doigt les failles de ce nouveau système, mais ont aussi dénoncé la caractère toujours plus capitaliste de Netflix, qui augmente le prix de ses abonnements à tour de bras et qui voit là une occasion en or de se faire plus d’argent en faisant payer quelque chose qui a toujours été gratuit jusqu’ici. Ces personnes seront ravies d’apprendre que le nouveau système de Netflix semble emprunter un chemin plutôt chaotique. 

Le désastre du partage de compte “à la Netflix”

Deux mois après le début des tests dans les 3 pays sud-américains, les retours sont très mitigés. Le magazine Rest of World publie aujourd’hui un rapport démontrant à quel point Netflix a du mal à arrêter le partage de compte, surtout au Pérou. Premièrement, les abonnés déplorent un manque de communication… qui a pourtant parfois joué en leur faveur. Plusieurs dizaines d’abonnés ont déclaré ne pas avoir été informés de la décision de la firme au travers d’un mail ou d’une notification officielle.

Certains d’entre eux ont donc continué à vivre leur vie et partager leur compte sans en être inquiétés, tandis que d’autres ont reçu des répercussion aléatoires, devant s’acquitter de la charge supplémentaire de 2,71 dollars par mois. L’incompréhension générale passe aussi par le fait qu’il est difficile de contrôler ceux qui partagent leur compte de manière “frauduleuse” (du moins à leurs yeux).

Il existe de nombreux cas dans lesquels un ou plusieurs membres d’un même foyers de retrouvent à devoir se connecter à leur compte Netflix en dehors de la zone de foyer lui-même (voyage d’affaire, vacances, déplacement pour une nuit, travail itinérant, etc). Cela devient alors plus compliqué de comprendre quels sont les personnes qui squattent, et celles qui ne squattent pas. Netflix semble être conscient de cette nuance puisqu’un représentant du service client péruvien explique au média de manière anonyme avoir déjà donné des codes d’accès à ceux qui les demandent, alors qu’ils expliquent être en dehors de leur foyer.

Netflix s’entête et risque bien d’aller au bout des choses

Pourtant, cette situation ne semble pas inquiéter le N rouge. Malgré ces résultats plus que mitigés, les tests sont toujours en cours, on ne sait pas pour combien de temps encore, et ils devraient toucher de plus amples régions du monde d’ici les prochains mois. Un porte-parole de Netflix explique également à The Verge :

“Alors que nous avons commencé à travailler sur le partage payant il y a plus de 18 mois, nous avons été clairs depuis cinq ans : un compte Netflix est destiné aux personnes qui vivent ensemble dans un même foyer. Les millions de membres qui partagent activement un compte dans ces pays ont été informés par e-mail, mais étant donné l’importance de ce changement, nous augmentons les notifications dans le produit plus lentement. Nous sommes satisfaits de la réponse reçue à ce jour.”

Du côté des utilisateurs, le ton monte. Alors que la firme enregistre une croissance beaucoup plus faible qu’à l’accoutumée, contrairement aux autres services SVOD qui grimpent en flèche, nombreux sont les abonnés qui risquent de prendre la fuite une fois la mesure leur étant parvenue. Pire encore, certaines solutions alternatives controversées pourraient bien prendre le dessus et faire plonger Netflix contre son gré. Reste à voir comment cela va se passer dans les prochains mois.