Les logiciels Kaspersky sont désormais interdits d’utilisation dans les administrations américaines. Les produits du spécialiste russe de la sécurité informatique ont été ajoutés à une liste noire de la FCC.
C’est un sacré coup de semonce pour Kaspersky. Le célèbre éditeur de logiciels de sécurité informatique s’est retrouvé sur la liste noire de la FCC, l’agence fédérale américaine en charge des télécommunications. La liste, qui ne comprenait jusqu’à présent que des entreprises chinoises, recense les sociétés qui posent un risque pour la sécurité nationale.
Soupçons de collision avec le pouvoir russe
Concrètement, être inscrit sur cette liste interdit aux administrations américaines d’utiliser les logiciels et les services Kaspersky. C’est aussi un signal fort lancé aux entreprises américaines et aux particuliers : mieux vaut éviter les produits vendus par le groupe russe… La FCC n’a pas expliqué précisément pourquoi Kaspersky est désormais dans ce fichier, se bornant à rappeler que la décision vise à renforcer les réseaux de communication américains face à des menaces pour la sécurité nationale.
Les entreprises russes ont obligation de fournir des données au FSB, les services de sécurité du pays. Des rumeurs font aussi état de passerelles entre Kaspersky et le Kremlin pour des opérations d’espionnage et d’exfiltration de données sensibles. Les antivirus de l’éditeur étant utilisés par 400 millions de personnes et 250.000 entreprises dans le monde, les inquiétudes sont réelles concernant l’exploitation des données collectées auprès des clients de Kaspersky.
En France, c’est le CERT-FR (Centre gouvernemental de veille, d’alerte et de réponse aux attaques informatiques, rattaché à l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information, ANSSI) qui a tiré la sonnette d’alarme en mettant en garde contre l’utilisation de ces logiciels. En Allemagne, en Italie et ailleurs, les autorités s’inquiètent également de ce qui peut se passer dans les coulisses entre Kaspersky et le pouvoir russe.
Du côté de l’éditeur, on tente de se défendre suite à l’inscription sur la liste noire de la FCC. Kaspersky estime que cette décision se fonde non pas sur une évaluation de la sécurité de ses produits, mais sur le « climat géopolitique actuel ».