Dans le cadre de son programme Foundry, Intel vient de mettre la main sur ses premiers clients, et pas des moindres : le fondeur travaillera bientôt avec Qualcomm et Amazon.
Dans un contexte de pénurie globale de semi-conducteurs, Intel avait annoncé en début d’année le lancement d’Intel Foundry. Alors qu’il faisait jusqu’à présent produire la majorité de ses chips chez le taïwanais TSMC, le fondeur américain va désormais en devenir un concurrent; il vient même d’annoncer la signature de son premier client, à savoir Qualcomm.
Le fabricant de l’omniprésent SoC Snapdragon, que l’on retrouve notamment dans une multitude d’appareils Android, se reposera donc sur l’écurie bleue pour produire son matériel. Qualcomm pourra ainsi bénéficier de la future technologie “20A” d’Intel, qui devrait sortir dès 2024.
En tout cas, c’est un premier client de choix pour Intel, qui lance son nouveau service de production pour des tiers sur les chapeaux de roue. Si leur collaboration se révèle fructueuse, on peut déjà imaginer que de nombreux autres constructeurs pourraient faire appel à leurs services. À en croire le patron d’Intel Pat Gelsinger, ça serait en tout cas en bonne voie; le fondeur aurait également déjà conclu un autre partenariat avec AWS, la branche cloud computing d’Amazon. Intel ne produira pas directement de puces pour eux, mais se chargera d’en réaliser l’assemblage. En plus de ces deux grands noms, Intel serait également en discussions avec une centaine d’autres entreprises qui souhaitent délocaliser leur production.
La renaissance d’Intel, enfin ?
Il sera intéressant de voir comment ce partenariat évolue car il pourrait conditionner bien des choses pour l’avenir de l’écurie bleue. En effet, cette dernière est dans la tourmente; depuis des années, la firme souffre de difficultés en interne et accuse un retard technologique toujours plus criant sur la concurrence. Une situation qui a conduit à l’arrivée de l’actuel CEO, Pat Gelsinger, qui souhaite rebâtir la maison du sol au plafond.
C’est à lui que l’on doit l’idée de l’Intel Foundry, qui va de paire avec un investissement colossal de 20 milliards de dollars dans ses sites de production. Un pari pour le moins audacieux, mais qui pourrait bien aboutir à une métamorphose inédite pour un tel titan de l’industrie. Rendez-vous dans quelques années pour savoir s’il s’agit d’un pari gagnant, auquel cas Gelsinger méritera bien des lauriers !